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mercredi 26 octobre 2011

L’homme de l’ascenseur

Deux fois par semaine, je le vois attendre l’ascenseur. Il reflète le courage et la patience. Puis, moi, je cours après le temps et je me plains que tout va trop vite. Lorsqu’on se presse, chaque jour, on vit d’anxiété et de stress. Puis notre cœur bat trop vite, de jour en jour. L’homme de l’ascenseur, lui, attend patiemment que les portes s’ouvrent, pour l’amener à l’étage désiré. À la fin d’un cours, la majorité des étudiants entrent à la maison, rapidement. Le sac bien installé, on entreprend une marche rapide vers ladite demeure ou l’arrêt d’autobus. On ne veut pas perdre de secondes inutilement. L’homme de l’ascenseur, lui, ne se pressera pas. Se rendre chez lui, c’est un travail à planifier, chaque fois. Dès sa sortie de l’ascenseur, il se doit d’être attentif jusqu’à ce qu’il franchisse sa porte d’entrée. Pourquoi se stresser avec le temps? Il ne sait pas quels obstacles l’attendent de toute façon. Il doit conduire son fauteuil roulant avec précision, peu importe s’il doit faire face à un resplendissant soleil, à une pluie torride ou à la froidure de l’hiver, qui répand sa glace partout sur la chaussée. Mais savez-vous quoi? Chaque fois que vous le croiserez, il sourit. Il voudrait probablement marcher, normalement, sur ses deux jambes. Mais derrière ce souhait impossible, il est heureux de savourer chaque seconde et de ne pas vivre sa vie à un train d’enfer. Il voit tous ces gens courir et donc, redoubler d’ardeur et probablement devancer leur heure fatidique, rongée par une vie de stress. J’exagère probablement ou peut-être pas. Lui ne planifie ni d’heures de départ, ni d’heures de retour. Lui doit se battre constamment pour se déplacer et pour faire face à de constants regards extérieurs. Il en croise des yeux habités par la pitié. Mais n’oubliez jamais que les siens, malgré sa situation, auront toujours raisons de briller.

mercredi 19 octobre 2011

Quelle journée

Pas trop chaude, pas trop froide. Le soleil brille à travers cette journée automnale. Chacun de vos respires sent l’hiver. Derrière cet air frisquet se cachent le froid, la neige et les blasphèmes. On ne peut pas y échapper, hélas. Sauf pour les plus riches, qui s’exilent quatre mois dans le Sud. Peut-être qu’un jour ce sera mon tour, qui sait? Mais l’hiver, ça signifie tellement pour un homme de sports qui est adepte du hockey. C’est pourquoi la décision serait difficile à prendre, bien qu’aujourd’hui, on peut fuir sur une plage floridienne et les matchs demeurent accessibles via un ordinateur portable. Célébrer un but des Bruins les pieds dans le sable, vêtu de bermudas : Hummmm!! Si vous êtes en congé aujourd’hui, allez profiter du soleil pour moi!

lundi 17 octobre 2011

Mourir à deux reprises...

J’ai eu l’occasion de visiter un proche dans un foyer pour personnes âgées. Nous sommes arrivés vers l’heure du souper. Ils étaient une dizaine d’ainés à attendre, assis les uns à côté des autres. Deux infirmières étaient présentent pour nourrir ceux qui sont non autonomes. Et moi, d’un œil curieux, je regardais attentivement. Mon attention s’est principalement dirigée vers trois de ces résidants. Puis je me suis mis réfléchir sur la vie, et sur la mienne. Ces trois résidants sont morts. Ils ont été tués par la maladie. Sans aucun doute, le corps continue de répondre. Mais consciemment, ils ne sont plus là. Derrière leurs yeux vitreux, on peut déceler le vide et l’interrogation. Ils semblent chercher à comprendre leur vie et attendre des réponses qui ne viendront jamais. Ils ont le même regard que ces jeunes enfants qui se lancent à  la découverte du monde. La différence majeure, c’est que le leur attend de se fermer à jamais. Puis m’est revenue en tête cette idée de légaliser l’euthanasie. Je me suis dit que j’aimerais mieux choisir une mort subite que d’en arriver là, à survivre en dépendant d’autrui et à recevoir la visite de mes proches qui jadis, m’ont vu explosif, vivant, souriant, voir même hyperactif. Je ne veux pas terminer mes vieux jours avec un regard sans réponse, sans réflexion alors que j’ai passé ma vie entière à tout analyser dans les moindres détails. J'analyse tout ce qui me tombent sous les yeux. Je ne veux pas terminer mon parcours à manger du pudding, inconscient de ce plaisir chocolaté, sans gouter l’excès de sucre alors que durant toute ma vie, mes proches m’ont baptisé la « bibite à sucre ». Ces trois résidants ne sont que trois exemples parmi des milliers. Je crois sincèrement que personne ne veut en arriver là. Est-ce vraiment humain d’étirer une vie qui n’est plus, malheureusement. Une vie réduite à un corps sans esprit, à un regard incompris, à une parole égarée, à une réflexion rendue impossible, à un cerveau réduit à néant. Dans mon cas, j’aimerais mieux laisser aux miens un souvenir du bon vivant que j’étais.