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mercredi 26 octobre 2011

L’homme de l’ascenseur

Deux fois par semaine, je le vois attendre l’ascenseur. Il reflète le courage et la patience. Puis, moi, je cours après le temps et je me plains que tout va trop vite. Lorsqu’on se presse, chaque jour, on vit d’anxiété et de stress. Puis notre cœur bat trop vite, de jour en jour. L’homme de l’ascenseur, lui, attend patiemment que les portes s’ouvrent, pour l’amener à l’étage désiré. À la fin d’un cours, la majorité des étudiants entrent à la maison, rapidement. Le sac bien installé, on entreprend une marche rapide vers ladite demeure ou l’arrêt d’autobus. On ne veut pas perdre de secondes inutilement. L’homme de l’ascenseur, lui, ne se pressera pas. Se rendre chez lui, c’est un travail à planifier, chaque fois. Dès sa sortie de l’ascenseur, il se doit d’être attentif jusqu’à ce qu’il franchisse sa porte d’entrée. Pourquoi se stresser avec le temps? Il ne sait pas quels obstacles l’attendent de toute façon. Il doit conduire son fauteuil roulant avec précision, peu importe s’il doit faire face à un resplendissant soleil, à une pluie torride ou à la froidure de l’hiver, qui répand sa glace partout sur la chaussée. Mais savez-vous quoi? Chaque fois que vous le croiserez, il sourit. Il voudrait probablement marcher, normalement, sur ses deux jambes. Mais derrière ce souhait impossible, il est heureux de savourer chaque seconde et de ne pas vivre sa vie à un train d’enfer. Il voit tous ces gens courir et donc, redoubler d’ardeur et probablement devancer leur heure fatidique, rongée par une vie de stress. J’exagère probablement ou peut-être pas. Lui ne planifie ni d’heures de départ, ni d’heures de retour. Lui doit se battre constamment pour se déplacer et pour faire face à de constants regards extérieurs. Il en croise des yeux habités par la pitié. Mais n’oubliez jamais que les siens, malgré sa situation, auront toujours raisons de briller.