C’est atroce à imaginer! Chaque fois que je pense au fait qu’un jour, nous ne serons plus là, j’hyper ventile. Je suis persuadé que si j’y pensais pendant 15 minutes, je me retrouverais en baisse de pression. C’est inconcevable! Et puis cette semaine, il y a eu ce rêve dans lequel j’étais mort. Je pouvais me déplacer à ma guise sans nécessairement marcher. Comme par magie! Puis je me suis retrouvé chez mes parents. Invisible, sans âme et mon respire, inexistant. J’étais heureux de les voir sourire à nouveau. Mais du coup, j’étais malheureux. Malheureux ne pas avoir eu la chance de leur dire une dernière fois « Je vous aime ». Malheureux de ne pas avoir pu les remercier, une dernière fois. Ma voix se perdait dans le néant, ce dernier me séparant de la réalité. Leur dire « Merci » pour tout ce que vous m’avez inculqué, « Merci » des valeurs que vous m’avez transmises, « Merci » de l’aide et du support que vous n’avez cessé de m’apporter. Puis du haut de mon ancienne fenêtre de chambre, j’ai me suis revu prendre l’autobus au coin de la rue. J’ai revu mon père qui revenait de travailler à 16 h 7 avec son vélo noir. J’ai revu ma mère qui rentrait à 16 h 30 et qui nous préparait le souper. Je nous ai revus écouter le hockey ensemble et fêter Noël en famille. Tous ces souvenirs, anodins, sont gravés à jamais dans ma mémoire. Par contre, ça fait mal à l’intérieur lorsqu’on s’y arrête et qu’on se dit qu’on ne retournera jamais à cette époque, non pas si lointaine, mais déjà outrepassée.
Puis je me suis retrouvé chez ma belle-mère, avec ma conjointe. Leurs larmes étaient réelles. Encore là, aucun contact n’était possible. J’aurais voulu rires à nouveau avec elles. J’aurais voulu savourer un dernier repas de belle-maman et surtout, un dernier dessert. Mais il était trop tard. Je me suis ensuite couché aux côtés de l’amour de ma vie, qui jadis, m’a rendu si heureux. Elle me parlait, sans se douter que j’étais juste là, à ses côtés…
Je lui parlais à mon tour. J’aurais voulu réaliser tes rêves, te marier dans le Sud, avec notre ami Sébastien dans le rôle de prêtre. J’aurais voulu t’amener en Grèce et y passer plusieurs semaines. J’aurais voulu devenir grand-père à tes côtés. J’aurais voulu marcher dans le parc, côte à côte, lentement, en période de sortie permissive de notre quelconque résidence. J’aurais voulu mourir main dans la main, comme dans ce classique « Les pages de notre amour ».
Puis je me suis réveillé, merci mon Dieu! Ce n’était qu’un rêve. Ma copine était là et en lui disant « Je t’aime » entre deux sommeils, elle m’a répondu « Moi aussi Bilou ». J’ai compris que j’étais vivant et que j’avais encore plus peur de la mort qu’auparavant. Profitez de la vie et de chaque petit moment. Le temps passé avec vos proches est probablement le plus rare, à l’âge adulte, mais le plus précieux qui existe.
Parce que même s’il peut être difficile de l’accepter, un jour, nous ne serons plus là…