Bonsoir Québec! Je viens de m’asseoir.
Grosse journée de travail, encore. Je viens de m’ouvrir une bière. Il y a du
football de la NFL à la télévision. Puis je voulais te parler, Québec! Tu dois
te douter que notre relation ne roule pas sur l’or. Lorsque je marche sur ton
pavé, que je sillonne tes trottoirs cimentés, que ton gazon chatouille ma peau,
je ne sens pas cette sensation d’appartenance. Probablement que ma tête est
ailleurs. Puis avec l’école et mon travail, des temps libres, je n’en ai pas
plus ici qu’à Trois-Rivières. Mon frère pourrait en témoigner. Peut-être que tu
ne le sais pas, toi, Vieille-Capitale, mais je suis un amateur de sports. Je
suis un mordu de hockey et de baseball, entre autres. Je suis un fanatique!
Ceux qui sont extrêmes! Il m’est arrivé de pleurer les échecs de mes équipes,
ou encore les moments de joie les plus intenses. Chacun sa passion, me
diras-tu? Eh bien sache que même tes équipes de sports ne m’ont pas conquis. Je
n’ai ni papillons pour les Remparts, les Capitales ou encore le Rouge et Or. Ce
n’est pas peu dire! Ce qui pourrait me faire pleurer aujourd’hui, c’est les
kilomètres qui me séparent de mes parents et amis. Eux sont restés derrière, à
espérer qu’un jour, nous reviendrons. Puis parfois, j’en viens à réaliser que
mes parents vieillissent. Je suis réaliste. Et puis je me dis : « Ce
n’est pas vrai qu’ils vont partir et que je vais vivre avec le remord de les avoir
vu que trois ou quatre fois dans la dernière années » Je souhaiterais tant que notre relation redevienne physique, et non « téléphonnelle ». La vie est trop
courte. En 2012, c’est encore pire! Mon cours se termine en avril. Sur le plan
scolaire, j’aurai tout fait ce qui est en mon pouvoir. Deux diplômes collégiaux,
un baccalauréat en communication et un certificat en journalisme. Mais Québec,
je ne sais pas si je vais te choisir. En fin de compte, je ne sais plus où j’en
suis. Québec ou Trois-Rivières? Le temps nous le dira…